samedi 23 juin 2007

Leçon n°7 : Savoir dire non, dès le début

De retour d’un déplacement de 2 jours (+ 2 jours de trajet en voiture), j’ai envie de dire… Non ! Ok, c’est un petit ras-mon-p’tit-bol. En fait je suis plus en colère contre moi-même. Je m’explique.

Quand on est un jeune chef de projet et qu’on arrive dans sa première boîte, la tentation est de rendre service. Souvent. On a en tête des histoires d’ascenseurs qui reviennent ou de vieilles dames avec leur fagot de bois. De plus, quand on est le seul technophile du coin, les demandes sont régulières.

Au-delà du « comment on fait ça sous Excel », on fini par remplacer carrément des employés. Monter une hotline technique ? Former les commerciaux pour des interventions sur place ? Pourquoi faire ? Vous êtes là, et finalement c’est vous qui connaissez le mieux vos projets, non ? Autant vous envoyer sur place quand le client ne s’en sort pas ou qu’il n’a pas pris la peine de lire la notice.

Erreur.

Même si le contact client direct est sans prix (ce sera même le sujet d’un prochain post), le coût en temps fini par être lourd. Façon dette de l’état. Chaque sollicitation, chaque petit service s’ajoute à votre ardoise. « Ca prend 2 minutes », mais il en faut 5 autres pour se re-concentrer sur le projet en cours. Sans parler de ceux qui ne renvoient jamais l’ascenseur.

Il faut donc apprendre à répondre avec votre grand livre d’excuses : « attends, je bosse sur le nouveau site de la NASA », « je planifie ta demande pour la semaine 57, ça te va ? », etc. Sachez aussi dire non à ceux qui définitivement ne resteront que des parasites… Même pour votre Karma, cela ne vaut pas la peine.

Une autre occasion de dire non se présente quand votre BigBoss débarque avec une nouvelle super idée révolutionnaire d’il y a 5 ans. Plutôt que de passer pour la porte de prison de service, privilégier l’attitude analytique. Analyse du coût, évaluation du planning. Dire d’abord « intéressant, je creuse et on va voir ce qu’on peut faire » ne vous classe pas dans la catégorie des super-motivés, mais ces beni-oui-oui finissent chargés comme des mulets et ne peuvent plus rien faire dans les temps. Croyez-moi.

Parfois dire non ne sert à rien. Qui ne s’est jamais entendu dire : « On ne t’a pas demandé si tu pouvais le faire bien/dans les temps, mais on t’a commandé de le faire » ? Cependant, marquer son territoire ne fait que vous renforcer et sera payant à moyen/long terme. Votre direction ne voit qu’à court terme ? Désolé...

Pour conclure ce (trop) long billet, je vous renverrai au Taoïsme et à la Voie du Milieu. L’équilibre. Sachez parfois donner de la voix pour trouver la Voie...

mercredi 6 juin 2007

Leçon n°6 : s’inventer un nouveau métier, chef de produit narcotiques

La surcharge de poste que vous ne pouvez pas refuser ? Chef de produits Narcotiques ! A vous de trouver les meilleurs fournisseurs des meilleurs produits. Pour quelle clientèle ? Pas besoin d’étude de marché. Ces produits s’adressent avant tout à vos chefs. Dirigeant pas assez réactif ? Vous reprendrez bien un p’tit café aux amphêts chef ? Un gros budget ou une bourde à faire passer ? Aller, viens, on fait tourner un bon gros buzz, ouaiiiis cooool...

Au-delà de la boutade (j’aime bien ce mot un peu rétro), c’est un des enseignements les plus précieux de mon chef. Vous avez fait votre boulot juste dans les temps ? Le client est content malgré quelques problèmes de parcours ? Un retard de planning raisonnable ? Surtout pas malheureux ! Non, il est indispensable de faire rêver les responsables... Aucun problème, la structure fonctionne parfaitement, les processes ont bien fonctionné, les triggers on permis de faire les feedback en real time. Grâce à vous bien sûr. Malgré vos sales collègues. Vous êtes détendu, chef... Vos employés font 50H sans râler... Vos clients ne discutent pas les devis... Tout est coool... Je mérite bien une augmentation non ?